LA PRÉ-ÉCLAMPSIE

QU’EST-CE QUE LA PRÉ-ÉCLAMPSIE ?

La pré-éclampsie est une pathologie spécifique de la grossesse, définie par l’apparition après 20 semaines d’aménorrhée (SA) d’une hypertension artérielle (≥ 140/90 mmHg) associée à au moins un signe de dysfonction d’organe maternel et/ou fœtal.

Elle résulte d’un mauvais fonctionnement du placenta lié à une mauvaise vascularisation (ensemble des vaisseaux sanguins permettant l’irrigation) de ce dernier. La croissance du futur bébé, notamment pendant la deuxième partie de grossesse, nécessite un flux sanguin considérable. Le manque d’efficacité du placenta conduit à une perturbation de la croissance de l’enfant et à une libération de substances toxiques dans le sang maternel.

La pré-éclampsie se manifeste par :

  • Une hypertension artérielle (≥ 140/90 mmHg à deux reprises, à 4 heures d’intervalle) non connue avant la grossesse.
  • Associée soit à la présence de protéine dans les urines (protéinurie ≥ 0,3 g/24 h ou rapport protéine/créatinine ≥ 30 mg/mmol),
  • Soit, en l’absence de protéines dans les urines, à un ou plusieurs signes de gravité : atteinte rénale, atteinte hépatique, diminution des plaquettes, signes neurologiques (maux de têtes, troubles visuels), œdème pulmonaire, retard de croissance intra-utérin ou anomalies du doppler utéroplacentaire (trouble de la circulation du sang entre le placenta et le foetus).

Pré-éclampsie = Hypertension artérielle + Atteinte d’un organe maternel et/ou fœtal après 20 SA.

Elle touche environ 2% des grossesses. Le plus souvent, elle reste sans gravité si elle est détectée et surveillée à temps.

QUELS SONT LES SIGNES À SURVEILLER ?

Dans beaucoup de cas, la future maman ne ressent aucun symptôme, c’est pourquoi le suivi médical régulier est si important.
Certains signes doivent alerter :

  • Des maux de tête persistants ou inhabituels.
  • Des troubles de la vision (vue floue, lumières, mouches devant les yeux).
  • Des douleurs au niveau du ventre ou sous les côtes.
  • Des gonflements soudains du visage, des mains ou des pieds.
  • Une prise de poids rapide (liée à la rétention d’eau).

En cas de doute, contactez rapidement votre sage-femme, votre gynécologue ou la maternité.

POURQUOI EST-CE PRÉOCCUPANT ?

Sans prise en charge, la pré-éclampsie peut évoluer vers des formes graves :

  • Éclampsie : survenue de convulsions chez la mère.
  • Syndrome HELLP : atteinte du foie et baisse importante des plaquettes sanguines.
  • Décollement placentaire : séparation prématurée du placenta, pouvant provoquer des saignements importants.
  • Retard de croissance intra-utérin ou souffrance fœtale, liés à une mauvaise oxygénation du bébé.

QUELLE EST LA PRISE EN CHARGE ? EXISTE-T’IL UN TRAITEMENT ?

Le traitement de la pré-éclampsie dépend de la gravité et de l’avancement de la grossesse. Les principales approches incluent :

  • Suivi médical rapproché : Surveillance régulière de la tension artérielle et des analyses urinaires pour détecter toute anomalie.
  • Médicaments antihypertenseurs : En cas d’ hypertension sévère, des médicaments peuvent être prescrits pour contrôler la pression artérielle.
  • Repos et hospitalisation : Un repos strict, voire une hospitalisation, peuvent être nécessaires.
  • Accouchement anticipé : Si les risques pour la mère ou l’enfant sont trop importants, il peut être nécessaire d’initier l’accouchement, même si la grossesse n’est pas à terme.
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QUELLES SONT LES CAUSES ET FACTEURS DE RISQUES ?

Les causes exactes de la pré-éclampsie ne sont pas entièrement comprises, mais plusieurs facteurs semblent jouer un rôle dans son apparition :

  • Antécédents médicaux : Hypertension artérielle chronique, maladies rénales ou pré-éclampsie dans une grossesse précédente.
  • Grossesse multiple : Les femmes enceintes de jumeaux ou plus présentent un risque accru.
  • Âge maternel : Les femmes de moins de 20 ans ou de plus de 40 ans sont plus susceptibles de développer une pré-éclampsie.
  • Obésité : Un indice de masse corporelle (IMC) élevé avant ou pendant la grossesse peut augmenter le risque.
  • Maladies chroniques : Le diabète, les maladies cardiaques ou les troubles auto-immuns augmentent également le risque de pré-éclampsie.

Ces facteurs ne signifient pas qu’une pré-éclampsie va forcément survenir, mais elles justifient une surveillance renforcée.

COMMENT PRÉVENIR LA PRÉ-ÉCLAMPSIE ?

Certaines précautions peuvent aider à réduire le risque :

  • Suivre toutes les consultations de grossesse (même si tout va bien).
  • Surveiller votre tension et vos urines comme cela est recommandé.
  • Adopter une alimentation équilibrée et boire suffisamment d’eau.
  • Bouger régulièrement (selon les conseils de votre médecin).
  • Dans certains cas, votre médecin peut proposer un traitement préventif, comme une faible dose d’aspirine.

APRÈS L’ACCOUCHEMENT

La plupart du temps, tout rentre dans l’ordre après la naissance du bébé.
Cependant, un suivi de la tension artérielle et la réalisation de bilans sanguins peuvent être nécessaires pendant quelques semaines.
Un suivi post-partum (après la grossesse), est important pour éviter toute récidive ou complication tardive.

À RETENIR

  • La pré-éclampsie est une complication de la grossesse qui nécessite une surveillance attentive.
  • Le dépistage précoce par le suivi médical et les analyses de laboratoire est essentiel.
  • En cas de symptôme inhabituel, consultez sans attendre.

Votre laboratoire est à vos côtés pour contribuer à votre suivi de grossesse et à votre bien-être. N’hésitez pas à poser vos questions à votre biologiste ou à votre médecin.

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