Que ce soit pour une infection urinaire, une angine bactérienne ou une infection plus complexe, chaque étape est essentielle pour poser un diagnostic fiable et proposer un traitement adapté. Mais concrètement, comment se déroule cette recherche d’infection dans un laboratoire d’analyses médicales ? Et qu’est-ce qu’un antibiogramme ?
1. LE PRÉLÈVEMENT BIOLOGIQUE : PREMIÈRE ÉTAPE DU DIAGNOSTIC
La première étape consiste à réaliser un prélèvement biologique. Il peut s’agir :
- d’un recueil d’urines pour la réalisation d’un ECBU, l’examen microbiologique le plus fréquent en laboratoire (nous vous invitons à consulter notre page dédiée)
- d’un prélèvement de gorge
- d’un prélèvement vaginal, cutané, ou de sang (hémocultures), etc.
2. L’ENSEMENCEMENT : LA CULTURE BACTÉRIENNE (ET FONGIQUE)
Le prélèvement est ensuite ensemencé sur des milieux de culture spécifiques afin de permettre la croissance des bactéries éventuellement présentes. Des milieux supplémentaires peuvent être utilisés pour rechercher également des champignons responsables de mycoses.
Cette étape dure généralement 24 à 48 heures. Elle peut être prolongée jusqu’à 5 jours pour la recherche d’une infection du sang (septicémie), et jusqu’à 3 ou 4 semaines pour une mycose des ongles.
Ce processus est crucial pour identifier l’agent pathogène à l’origine de l’infection : Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Streptococcus pyogenes, etc.
3. L’IDENTIFICATION BACTÉRIENNE : METTRE UN NOM SUR L’INFECTION
Une fois les bactéries cultivées, il faut procéder à leur identification. Grâce à des techniques biochimiques automatisées ou à la spectrométrie de masse (MALDI-TOF), il est possible de déterminer précisément quelle bactérie est responsable de l’infection.

4. L’ANTIBIOGRAMME : TESTER LA SENSIBILITÉ AUX ANTIBIOTIQUES
L’antibiogramme est une étape clé : il s’agit d’un test permettant de savoir à quels antibiotiques la bactérie est sensible ou résistante. Il consiste à exposer la bactérie identifiée à différents antibiotiques sur un support de culture.
Il existe deux types principaux d’antibiogrammes : en milieu solide et en milieu liquide.
Zoom sur l’antibiogramme en milieu solide : comment ça marche ?
L’antibiogramme en milieu solide est l’une des méthodes les plus utilisées en biologie médicale pour évaluer la sensibilité d’une bactérie aux antibiotiques.
Le principe : la bactérie isolée (par exemple Escherichia coli, souvent responsable d’infections urinaires) est déposée sur une boîte de gélose enrichie en nutriments. On y place ensuite des disques contenant chacun un antibiotique différent, comme l’amoxicilline.
L’antibiotique diffuse dans la gélose tout autour du disque. Si la bactérie est sensible, elle ne peut pas se développer à proximité : on observe alors une zone d’inhibition.
Mesure des diamètres : l’indicateur clé
Après 18 à 24 heures d’incubation à 37°C (ce délai peut être prolongé selon les bactéries), le biologiste ou le technicien mesure le diamètre de la zone d’inhibition autour de chaque disque, à l’aide d’une règle, d’un pied à coulisse ou d’un automate.
En fonction du diamètre mesuré, la bactérie est classée comme :
- Sensible (S)
- Sensible à forte posologie (SFP)
- ou Résistante (R)
Un bon antibiogramme, c’est la garantie d’un traitement efficace, adapté, et d’une utilisation raisonnée des antibiotiques.

POURQUOI CETTE DÉMARCHE EST-ELLE IMPORTANTE ?
- Elle permet un diagnostic précis des infections bactériennes
- Elle favorise un traitement ciblé, réduisant les erreurs thérapeutiques
- Elle contribue à la lutte contre l’antibiorésistance, un enjeu majeur de santé publique
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