DÉPISTAGE DES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES

IST (INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES)

QU’EST-CE QUE C’EST ?

Les IST sont des infections sexuellement transmissibles. Elles sont dues à différents types de bactéries, virus ou parasites et se transmettent par voie sexuelle. Les symptômes sont variables et les atteintes plus ou moins graves. Avant, on utilisait le terme « MST » pour « Maladie Sexuellement Transmissible » mais le mot maladie n’est pas approprié. En effet, certaines infections peuvent passer inaperçues.

POURQUOI LES RECHERCHER ?

  • Pour prendre en charge à temps les patients symptomatiques avec, quand c’est possible, un traitement adapté. Plus l’infection est prise en charge rapidement, meilleures sont les chances de réponse au traitement. La plupart des IST se soignent très bien mais ne guérissent pas seules. Si elles ne sont pas traitées, elles peuvent entraîner des complications parfois graves.
  • Pour éviter la transmission de l’infection (d’autant plus importante quand une personne est asymptomatique et ne se rend donc pas compte qu’elle est infectée).

QU’EST-CE QU’ON RECHERCHE ?

Pour les virus :

LE VIRUS DU VIH

L’infection évolue en 3 phases.

  • Primo-infection : souvent asymptomatique ou d’aspect anodin. Les symptômes peuvent être un état grippal environ 1 à 4 semaines après la contamination.
  • Phase asymptomatique : le sujet ne présente aucun signe clinique. Le système immunitaire contrôle partiellement la multiplication du virus. Cette phase peut durer plusieurs années.
  • Stade SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise) : le système immunitaire du patient est dépassé et il est démuni contre d’autres infections dites « opportunistes » (tuberculose, infections sévères à des champignons, des parasites (forme grave de toxoplasmose par exemple) ou des virus (cytomégalovirus) etc.).

Dépistage :

Sur une simple prise de sang par la recherche des anticorps et d’un antigène spécifique du VIH. Le dépistage peut être réalisé au plus tôt de 15j après une situation à risques mais il est préférable d’attendre 6 semaines.

Le dépistage du VIH peut être réalisé gratuitement sans ordonnance depuis le 1ier janvier 2022.

Traitement :

Actuellement la maladie ne peut être guérie, mais des traitements antirétroviraux, si pris suffisamment tôt, permettent de stabiliser l’état du patient en contrôlant la multiplication du virus et en restaurant son système immunitaire.

Le PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition) : consiste à prendre un médicament antirétroviral de manière continue ou discontinue pour éviter d’être contaminé(e) par le VIH. Cette prévention s’adresse aux personnes non infectées par le VIH mais qui sont à haut risque de contracter l’infection , notamment par des conduites à risque sans utilisation systématique du préservatif. Il est nécessaire de se rapprocher de son médecin pour obtenir une prescription ou directement auprès d’un centre de dépistage.

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LES VIRUS DE  L’HÉPATITES B ET C

Ils peuvent tous les deux entrainer une hépatite aiguë (fièvre, fatigue, jaunisse).

Pour l’hépatite B : 95% des cas évoluent vers une guérison spontanée et 5% évoluent vers une hépatite dite chronique. Ces hépatites chroniques peuvent ensuite se transformer dans 20% des cas en cirrhose et évoluer vers un cancer.

Pour l’hépatite C, seuls 20% des cas évoluent vers une guérison spontanée pendant que 80% des cas se transforment en hépatite chronique. Là encore, environ 20% évolueront en cirrhose et peuvent conduire à un cancer.

Dépistage :

Sur une simple prise de sang par la recherche des anticorps et des antigènes. La présence d’anticorps est détectable au bout d’1 mois mais doit être refaite 3 mois après une situation à risques.

Traitement :

Médicaments antiviraux spécifiques. Il est possible de guérir de l’hépatite C mais actuellement pas de l’hépatite B. L’infection peut cependant être contrôlée et stabilisée grâce aux traitements.

Ne pas oublier l’hépatite A qui n’est pas une IST mais qui peut se transmettre par la pratique de certains actes sexuels comme l’anulingus (recrudescence dans la population homosexuelle)

Pour en savoir plus sur les hépatites virales : cliquez-ici.

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LE VIRUS DE L’HERPÈS

Il existe un portage sain mais pas de guérison. Le virus sommeille dans l’organisme, et sous divers signaux, peut se réactiver. L’HSV2 est surtout retrouvé au niveau génital, l’HSV1 est plus connu comme le fameux « bouton de fièvre ».

Une sérologie négative n’exclue pas une infection à HSV si cette dernière est réalisée trop tôt (cas d’une primo-infection). Une sérologie peut être réalisée à distance (2 à 3 semaines) pour mettre en évidence une éventuelle séroconversion et donc la présence ou non d’une infection par HSV. Mais c’est surtout une PCR au niveau des lésions qui va permettre le diagnostic.

LE PAPILLOMAVIRUS (HPV)

Nous vous invitons à consulter notre page dédiée, cliquez-ici.

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Pour les bactéries :

LA BACTÉRIE TREPONEMA PALLIDUM RESPONSABLE DE LA SYPHILIS

Il est possible d’observer une plaie indolore (appelé « chancre ») environ 2 à 4 semaines après la contamination. L’évolution et les complications peuvent être graves en l’absence de traitement.

La maladie passe par différents stades :

  • Syphilis primaire : au bout de 3 semaines (ulcérations superficielles non douloureuses, adénopathies)
  • Syphilis secondaire : 6 semaines à 6 mois après (éruptions cutanées, fièvre, méningite, …)
  • Syphilis latente : sans symptômes
  • Syphilis tertiaire : jusqu’à 25 ans après l’infection (atteinte neurologiques, cardiovasculaires, oculaires, etc.)

Dépistage :

Sur une simple prise de sang par la recherche des anticorps et des antigènes sur une simple prise de sang. La présence d’anticorps est détectable au bout d’1 mois mais doit être refaite 3 mois après une situation à risques.

Traitement :

Administration d’antibiotiques.

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LA BACTÉRIE CHLAMYDIAE TRACHOMATIS

Infection souvent visible et douloureuse chez l’homme (écoulement anormale au niveau de la verge, douleurs en urinant…), elle passe davantage inaperçue chez la femme (pertes vaginales anormales, écoulements, rougeurs des muqueuses, brulures urinaires, etc.). Elle est une cause de stérilité chez la femme donc il est important de se faire dépister pour mettre en place un traitement antibiotique adapté.

Dépistage :

L’incubation peut être très rapide, en seulement quelques jours. Recherche directement de la bactérie par biologie moléculaire sur les urines chez l’homme (prélèvement urétral possible) et sur un prélèvement vaginal chez la femme (auto-prélèvement possible).

Traitement :

Administration d’antibiotiques.

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LA BACTÉRIE NEISSERIA GONORRHOAE (« CHAUDE PISSE »)

Infection responsable d’urétrite chez l’homme (blennorragie, gonorrhée), particulièrement symptomatique et douloureuse (écoulement anormale au niveau de la verge, douleurs en urinant…), Chez la femme, les symptômes sont moins marqués mais peuvent toutefois aller jusqu’à l’urétrite (pertes purulentes, sensation de gêne/douleurs du bas ventre, signes d’urétrites (difficultés à uriner)). Risque de stérilité chez la femme en l’absence de traitement antibiotique adapté.

Dépistage :

Selon les mêmes principes que la chlamydia trachomatis.

Traitement :

Administration d’antibiotiques.

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LA BACTÉRIE MYCOPLASMA GÉNITALIUM

Chez l’homme, l’infection est responsable d’une urétrite ou plus simplement de brûlures mictionnelles. Plus rarement, il peut être la cause de prostatite ou d’épididymite.

Chez la femme, l’infection est responsable d’une cervicite, endométrite et salpingite. Elle est également mise en cause dans certains cas de vaginose bactérienne.

Dépistage :

Selon les mêmes principes que Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoae.

Traitement :

Administration d’antibiotiques.

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Pour les parasites :

LE PARASITE TRICHOMONAS VAGINALIS

Chez la femme, l’atteinte se manifeste principalement par une vulvo-vaginite accompagnée de sécrétions vaginales abondantes, malodorantes, d’aspect mousseux, prenant une coloration verdâtre, parfois blanchâtres. Ces manifestations sont souvent associées à des démangeaisons ou brûlures au niveau de la vulve, une gêne pour uriner avec sensation de brûlures ainsi qu’une envie fréquente d’uriner.

Chez l’homme, les signes cliniques sont rares, l’infestation étant asymptomatique dans 80% des cas. (urétrites possible)

Dépistage :

Par biologie moléculaire ou par un examen microscopique sur un prélèvement vaginal (chez la femme) ou sur les urines ou un prélèvement urétral (chez l’homme).

Traitement :

Administration d’antiparasitaires.

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QUAND SE TESTER ?

  • Après un rapport à risques. Une IST se transmet très facilement, un test de dépistage peut vous être proposé sans ordonnance au laboratoire si vous avez le moindre doute. Demandez conseil à votre biologiste. Il est important de prévenir votre ou vos partenaires qui pourront également se faire dépister et prendre un traitement si besoin.

⚠ Attention : il est nécessaire de respecter un délai entre le dernier rapport à risque et le dépistage pour exclure formellement une infection.

  • Lors d’une relation stable et régulière avec le/la même partenaire et le souhait de ne plus se protéger.
  • Lorsqu’une grossesse est envisagée.

COMMENT SE PROTÉGER ?

D’une manière générale, le meilleur moyen de se protéger contre les IST est l’utilisation du préservatif.
De nombreuses IST se transmettent également par le sang. En cas d’usages de drogues, utilisez du matériel d’injection à usage unique et ne partagez surtout pas une seringue.
Pour certains virus (de l’hépatite B, l’hépatite A et le papillomavirus), il est possible de se faire vacciner.

Parlez-en à votre médecin.
Enfin, souvenez-vous que d’autres contraceptions (pilule, spermicides, stérilet, etc.) ne protègent pas des IST.

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Fiche patient Le dépistage des IST
Les Biologistes Indépendants – Janvier 2023
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